Mercredi 15 janvier 2014 nous assiterons à Une-séparation à 19H30 à la maison de quartier Bottière


Un film formidable que beaucoup ont sans doute déjà vu. A voir ou revoir pour engager le débat

Une séparation

De Asghar Farhadi Iran 2011

2h03


" …/… Selon moi, ce qui caractérise également cette histoire, c’est qu’elle n’a pas été conçue de façon unilatérale ou caricaturale. Autrement dit, elle permet aux spectateurs d’entrer dans l’histoire par différents biais, en fonction de leur sensibilité, et d’en tirer leur propre interprétation. Par exemple, en Iran, plusieurs spectateurs ont vu ce film comme un film politique. D’autres spectateurs, au contraire, m’ont dit que c’était un film sur l’éthique des relations humaines. D’autres encore l’ont perçu comme un drame humain. J’en suis ravi car quand j’ai commencé à écrire ce film, je voulais vraiment que chacun puisse avoir un regard et un point de vue personnel sur l’histoire."

Asghar Farhadi

NOS COMMENTAIRES APRES LE FILM

Alain :



 En rentrant de notre séance sur "Close-up", je reçois un message de Martine qui me dit qu'il y a une soirée sur le cinéma iranien sur Arte. Effectivement c'était un reportage sur "Une séparation". 
Heureusement que nous avions vu le film et que nous avions discuté ensemble. Car les infos (nonobstant très riches) que cette émission apportait ne sauraient se substituer au sens au pluriel que nous avons tenté(s) de donner au film collectivement.
En revanche l'émission sur "une séparation" m'a intéressé surtout sur la façon dont la réalisation a dû jouer avec les codes "islamiques" de la société iranienne, et la censure. Enfin le final est très beau : une séquence de "making off" où on voit le tournage de la dernière séquence : le moment où la jeune actrice jouant la fille, se surpasse quand le personnage du juge lui demande de choisir avec qui elle veut vivre, entre son père et sa mère. On voit le visage de l'opérateur se tordre puis pleurer alors qu'il est en train de filmer et on se demande s'il va pouvoir continuer. Le mot "coupé" prononcé, le réalisateur s'effondre par terre en pleurs. Exactement l'émotion que nous avions ressentie en tant que spectateur. Un moment très beau, le fait de le raconter me fait remonter des larmes.
L’équipe ne se doutait pas de la répercussion mondiale exceptionnelle de ce film réalisé à l’origine pour un public iranien et les codes culturels de ce public. C’est la singularité, l’incarnation dans un sol qui fait l’universalisme de ce film qui s’adresse à tous et toutes.
Enfin et quoique Ashgar Farahdi ait dû quitter son pays parce que mis au banc par l’État iranien, j'ai aimé cette remarque de l'actrice principale qui joue le femme rousse, (on voit à cette occasion qu'elle en fait plutôt brune), disant que grâce à cette République et malgré le foulard, il y a plus d'égalité homme femme que dans l’Iran d'avant, et sans doute dans les pays occidentaux, et 90 % sont scolarisée. Une autre femme finit l'émission en disant que l'Iran passant d'un mode de production des films étatique à un mode de production libéral, risque de voir sa belle cinématographie d'auteur disparaître, de voir ses films censurés par des considérations économiques, et non plus idéologiques. Ces deux aspects (rapport homme-femme et production culturelle) font réfléchir sur le monde dans lequel on vit. Sur la façon dont on se la joue bellâtres démocrates auprès d'autres cultures.
 



Accès Maison de quartier Bottière :
148 route de Sainte Luce (à l’angle de la rue du Croissant et de la route de Ste Luce , le grand bâtiment en bois)-
Bus ligne 11 Arrêt Bois Robillard
Tram ligne 1 Arrêt Souillarderie.

Contact : Tel 02 51 13 67 15 ou bien 06 58 76 69 05