"De la littérature au cinéma, le culte japonais de la nature" Une soirée conte et cinéma à Cosmopolis

"Itinéraire France-Japon"  Espace international Cosmopolis  
Passage Graslin 18 rue Scribe, Nantes (A côté du Katorza )

Lundi 30 septembre à 20H 

Première partie : 
"De la littérature au cinéma, le culte japonais de la nature"  
Michèle Robert conte "Les ours de la montagne Nametoko", son adaptation d'une nouvelle de Kenji Miyazawa ; Alain Arnaud explore la dimension écologique des films de Akira Kurosawa et Hayao Miyazaki.

La conjonction d'événements traumatiques et le respect profond des japonais pour la nature, place ce peuple aux avant-gardes de la transformation écologique du monde. La littérature et le cinéma en sont les premières expressions.


L'adaptation de "Les ours de la montagne Nametoko" par Michèle Robert est tiré du recueil de nouvelles de Kenki Miyazawa "La traversée de la neige".
À qui sait suivre les traces des ombres dans la neige, percevoir les appels des renards, des forêts et des fleurs, se laisser éblouir et guider par la lumière des plaines, est ouverte l'écriture "citoyenne de l'Univers" de Kenji Miyazawa, bouddhiste fervent, musicien, agronome et paysan.
Déployant un monde d'images et de sensations, mettant en scène des personnages doués d'une grâce magique, ces contes sont portés et traversés par tous les souffles de la Terre, de l'Eau, du Feu, du Vent et du Vide


C'est une autre des nouvelles de Kenji Miyazawa que le réalisateur de films d'animation Isao Takahata a mis en images, Goshu le violoncellistetirée d'un autre recueil "La voie Lactée". 

Le jeune violoncelliste d'un orchestre d'une petite ville peine a trouver ses marques; Différent de ses collègue il habite à l'écart dans une petite masure à la campagne. Il mettra un peu de temps à comprendre qu'en écoutant l'enseignement de tous les animaux qui viennent le déranger, plutôt qu'à les martyriser, il peut comprendre l’harmonie, le rythme et la mélodie et devenir le meilleur des musiciens.



En ce qui concerne les rapports à la nature, le collègue de Takahata, Hayao Miyazaki, a créé un univers qui emprunte au culte ancestral des japonais pour la nature. Tous ses films font référence au shintoïste, une spiritualité animiste très ancienne qui a traversé les millénaires malgré les influences chinoises du taoïsme du bouddhisme et du confucianisme qui ne l'ont jamais absorbé. Qualifié d'archaïque il ne serait pas étonnant que les rituels ou les formes du shintoïsme qui font toute l'âme japonaise soient réévalués et pris au sérieux. Enfin Le voyage de Chihiro est constellé d'autre part de métaphores écologiques explicites.



Un lieu de culte shinto (en rouge) au pied du mont Fuji. 
Comme une porte qui permet la venue ou l'incarnation sur Terre des Kamis (déités qui se manifestent dans toutes formes de vie).





 En ce qui concerne respect de la nature Akira Kurosawa est un réalisateur visionnaire, un immense poète salué par ses confrères dans tous les pays. Dans "Le mont Fuji en rouge", l'un des 8 court-métrages de son film Rêves de Akira Kurosawa, il imagine l'explosion d'une centrale atomique au Japon. Son film suivant Rapsodie en Août, traite du souvenir de Hiroshima, l'équivalent sans doute de la Shoa au Japon - du passage intergénérationnel de sa mémoire d'une culture à l'autre.





Kenji Miyazawa (1896-1933) poète agronome : la compassion et l’intérêt pour toute forme de vie.
Très jeune, Kenji Miyazawa est ému par le sort de la paysannerie et tout particulièrement les problèmes liés au rendement des sols pauvres de la région. À cette époque, de fortes pluies sont à l'origine d'une succession de mauvaises récoltes, causant des problèmes sanitaires nombreux, malnutrition, dysenterie.

Il exerce de 1921 à 1933 la fonction de professeur à l'école agricole de Hanamaki. Les étudiants gardent de lui l'image d'un professeur passionné et un brin excentrique, préférant parfois donner cours en extérieur et s'impliquant dans la vie associative de l'école en permettant aux élèves d'interpréter des pièces de théâtres qu'ils auront écrites.
Il contribue activement à la vie associative de sa région. Il crée une association réunissant des agriculteurs, délivrant des cours d'agronomie, développant des activités culturelles (théâtre, musique, littérature).