Claudine :
Ce film comporte beaucoup trop de scènes hyper violentes qui
ont heurté ma sensibilité ...
Elise :
Un film remarquablement réalisé avec Isabelle Huppert jouant
parfaitement son personnage.
Un film dur, violent, oui certes, mais ce qui m'a marquée,
c'est le comportement de cette femme envers ses proches : elle est intraitable
avec sa mère, son père, son fils, sa meilleure amie...etc... Est-ce du à ce
qu'elle vient de vivre ? Où est ce que ça fait partie d'elle depuis l'enfance ?
Le film nous donne une partie de réponse...mais... Elle m'a bousculée cette
femme, et bouleversée aussi : pour rester forte et debout, est ce que ça
implique forcément ce comportement de froideur, d'insensibilité apparente ? Et
puis, elle nous parait forte, mais elle est cassée à l'intérieur, brisée par
son histoire... Finalement, elle est touchante...
Merci Alain et merci à tous pour le débriefing qui a
suivi... De part nos échanges, le groupe est porteur, et pour moi, hier soir
c'était important...
Martine
Elise, je m'autorise une petite incruste j'ai vu ce film
dimanche soir et je t'avoue n'avoir été convaincue en aucun point, hormi celui
de l'interprétation des acteurs et de la mise en scène. Je l'ai reçu comme un
thriller tragico comique ... Oups ! Providence de Resnais, hier soir m'a davantage
marquée. Ah les goûts zé les couleuvres.
Alain
C'est comme ça qu'il faut la prendre, Elle, tragique comique, en suspens et en angoisse.
Ma Loute aussi bien que "Elle" sont noirs
misanthropiques, contiennent du conte du mythe des ogres et de la dévoration. J'aime "Ma Loute" pour le plaisir pur sans
arrière-plans. Tandis qu 'Elle', comme je l'aime, est toute investie en métaphores et
nous interroge. "Elle" est comme l'envers de "Her". Dégonflage de mythe
et de GI Jo, remontant ou interrogeant, l'autre mythe masculin de la femme qui en est le pendant, bandant, du phallus ( super héros, Batman masqué, ou concombre)
son envers : vagin denté prêt à le croquer dans la glace.
L'avantage d'Elle c'est d'en
montrer la père version justement, la réversibilité comme le gant - enlever ou mettre sa
cagoule. A défaut de quoi le pouvoir phallocratique ne peut s'exercer - le film
le montre de manière bien plus fine que mon délire, en quoi c'est un acte
artistique qui se prête au commentaire sans que celui-ci ne puisse sa majesté
la circoncire. On notera que ce qui assure le point de réversibilité c'est la
parole qu'Elle lui adresse sans animosité et qui le rend impuissant.L'interprétation en est double : respecter ce scotchage, ce lieu où il est comme emmuré, Lui, car ce môme c'est le sien à Lui et pas à elle. A partir de ce respect on peut imaginer qu'il peut la balle la lui renvoyer plutôt qu'à la lui rapporter. Comme un objet précieux, le plus précieux, cette im-puissance au contraire..
Dominique
Elise c'est normal que Isabelle Huppert joue parfaitement son personnage, Philippe Djian l'auteur du roman "Ho" dont est tiré le film, a écrit les dialogues de son personnage en pensant à elle.
Dominique
Elise c'est normal que Isabelle Huppert joue parfaitement son personnage, Philippe Djian l'auteur du roman "Ho" dont est tiré le film, a écrit les dialogues de son personnage en pensant à elle.