Be happy
une comédie Britannique
réalisée par Mike Leigh 2008
(1h 58min)
Avec Sally Hawkins, Alexis Zegerman, Andrea Riseborough
Résumé : : Institutrice, Poppy est une jeune femme aussi drôle et fantaisiste. A l'écoute des autres, elle séduit tous ceux qui l'approchent, adore ses élèves et s'investit complètement dans son travail. Poppy vit en colocation avec une copine, sort beaucoup. sa gentillesse et son sens de l'humour semblent au-dessus de toute circonstances, quand elle se décide se décide d'apprendre à conduire….
Les commentaires après le film et son débat
Danièle
Be happy, Renoir....2 belles femmes font du vélo, insouciantes
à première vue...Faudrait-il sortir notre 2 roues pour atteindre cette
originalité? Promis, je vais ressortir ma bicyclette..
Alain
Les vélos des femmes étaient dans la salle hier, au repos. C'est
vrai, au cinéma la femme à vélo est souvent d'une belle insouciance ; on
pourrait ajouter Cécile de France au côté de l'enfant, sur l'affiche du film
"le gamin au vélo". D'une insouciance qui n'est pas sans souci, comme
le film le montre effectivement.
Michèle
Et il y avait une trottinette aussi dans la salle ! C'était
effectivement le rdv des 2 roues ! Il y a aussi la célèbre scène dans Butch
kassidy et le Kid. J'ai bien aimé aussi le début du film quand elle est sur son
vélo. Oui, faire du vélo c'est, pour moi, une forme d'aisance et liberté de
mouvements et déplacements; je me sens légère. Je musarde et j'observe tout
autour de moi. Je suis enfant, comme avant; comme toujours... Mais cette
légèreté, cette enfance, n'est pas sans gravité. D'ailleurs, être enfant est-ce
réellement être insouciant ? Certes non ! Ces moments de petits bonheurs sont
primordiaux pour vivre le reste, ce n'est pas remède, c'est état d'esprit...
Je voulais revenir sur une réaction au sujet du vol de vélo.
Se faire piquer son vélo, après tout, c'est normal. Pourquoi se fâcher, pleurer
et maudire le voleur ? ça fait partie du jeu de la vie en ville. Ce n'est
jamais qu'un objet, elle a raison Poppy. Elle est fataliste.
Vous savez quoi ? Poppy est une grande malade et sa
colocataire aussi d'ailleurs ! Mais purée pourquoi ne cherchent-elles pas un
remède à leur insupportable et anormal amour de la vie et des gens ? C'est vrai
quoi, Poppy a tout pour être normale : une famille éclatée et pas très aimante,
un travail pas si facile qui nécessite des remises en question quotidiennes,
des amours aléatoires, un moniteur grincheux et despote et j'en passe... Une
petite lobotomie lui ferait du bien, elle s'adapterait enfin à son univers et
ne s'étonnerait pas qu'un libraire ne lui dise pas bonjour et ne lui sourit pas
quand elle entre dans la boutique. Elle ne serait pas choquée par la peur
irraisonnée du moniteur en voyant passer deux gars à vélo car ils sont black !
Elle serait comme les autres, à s'observer sans se parler, méfiants.
Poppy, maladroite et pudique malgré son grand déballage.
Poppy la tendre qui sait si bien aimer sa colocataire, qui regarde sa petite
soeur avec amour au matin, après une nuit d'ivresse et ce petit garçon victime
de violence. Poppy une sainte déguisée en clown ???? Non, une fille comme nous
finalement : forte et faible à la fois et farouchement indépendante, veillant
sur sa liberté.
Claudine
Bravo pour ton analyse
Michèle !!! je me reconnais dans ta déclaration finale : "une fille
comme nous, finalement : forte et faible à la fois et farouchement indépendante,
veillant sur sa liberté." vive Poppy, Michèle et Claudine !!! et toutes
nos sœurs sur la terre !!!!
Martine
Toc, toc, j'ai un vélo, j'me faire du vélo, j'ai une sœur et
2 frères biologiques. J'aime bien - sans avoir vu le film - l'idée d’une
famille planétaire, et pas que des soeurs ...m'enfin. Merci Michèle et
Claudine, je me sens moins à l'étroit (et pourtant ...) avec des filles comme
vous.
Michèle
Heu.... les filles, n'oublions pas nos frères quand même !
Ils sont nos compagnons et connaissent les mêmes affres que les nôtres, ils
sont faibles et forts et préservent leur liberté tout autant que nous. Nous
échangeons souvent avec eux. Parfois, il arrive même qu'on on en ait un
privilégié pendant 6 jours, 6 semaines, 6 mois, 6 ans, 60 ans; ça dépend...
L'essentiel est que, quelle que soit la durée, il reste près de nous quelque
part au fond de notre esprit et notre cœur. J'aime bien les filles mais les
garçons c'est chouette aussi ! Tiens, je leur envoie des bisous
Françoise
Rester fataliste devant le vol de son vélo ? La semaine
dernière , l'adorable petite fille de ma voisine, m'a saccagé ma Trott'. Cassé , tordu un peu tout, volé les lumières
.... Oui ! Ce n'est qu'un objet ... Mais c'est la liberté d'aller et venir à sa
guise. C'est tout de même un élément
primordial ??? Cette méchanceté m'a touchée plus que je ne pensais ... Et puis
en y réfléchissant, c'est sa lâcheté qui m'a interpellée .... Cette jeune fille
sera bien différente de cette adorable Poppy !!!!
Michèle , je plussoie
ton analyse , ta conclusion ... J'admire sa force de caractère . Certes , elle
doit être fatigante à côtoyer tous les jours , mais quel plaisir elle doit
procurer à ceux qui perçoivent ce qu'elle essaie de transmettre ... ( Une
cousine à Amélie Poulain ??? )
Alain
Poppy veille sur sa liberté en dépassant sa peur; elle ne se
réfugie pas derrière son groupe ; elle acte pour elle en tant qu'elle à chaque
détour de volant. Sa part d'hystérie est davantage une espièglerie qui n'est
pas à mettre au compte de son statut de femme, mais de sa part d'enfance
qu'elle sait cultiver. Quand Michèle dit : "une fille comme nous", je
peux m'y inclure pour cette raison. Elle peut mourir de rire ironise Scott, le
moniteur d'autoécole. En effet tant que nous vivons, nous jouons. et inversement
comme le montre de façon splendide le film en forme de point d’interrogation :
peut-on rire de tout et partout ?
Les rapports hommes-femmes, ce n'est pas exactement le
sujet. Si on fait le tour des personnages masculins et féminins il y a de tout.
La balance ne penche pas dans un sens ou dans l'autre des genres. Et les traits
excessifs des uns et des autres nous réjouissent quels que soient leur genre :
la prof de flamenco gratinée, le moniteur gratiné, le mari soumis de sa sœur,
gratiné, sa petite sœur silencieuse pas mal non plus dans son genre etc..)
Si on suit le défaut de Poppy à imposer aux autres son
tempo, son rythme, sa tonalité, son espièglerie, on voit que le
réalisateur-scénariste a construit ses personnages en chiasme, en choc dans la rencontre
avec le moniteur. Poppy est à la fois l'équivalent et l'opposé de Scott, chacun
ne cédant pas à l'autre. La capacité de jeu que Scott n'a pas, permet de façon
stupéfiante une esquisse de rencontre. On peut présupposer que jusque-là ce
sera la seule et vraie rencontre de Scott. Cela fait plaisir de voir que Poppy
n'est pas réactive, mais plutôt empathique et finalement compassionnelle. A
partager ce que l'autre est, comme une bonne actrice, sait le faire.
Elise
Je l'ai trouvée touchante, notre Poppy : oui, bien sûr, elle
en fait trop... Et, je confirme, c'est usant, voir agaçant pour les proches...
J'ai une amie qui est toujours positive et prête à faire des blagues quoi qu'il
arrive : et heureusement pour elle... Car elle a de très gros soucis de santé
et c'est quelqu'un à qui il arrive que des problèmes... C'est terrible, mais
elle les attire... Alors, ça positive attitude, c'est ce qui la maintient, lui
donne la force de continuer, de pas baisser les bras... Mais elle peut devenir
très fatigante aussi...
Je reviens sur ta première phrase Alain : la peur, c'est en
effet un sentiment qui aliène... Et c'est libérateur quand elle disparait...
Et puis... J'aime bien, Françoise, le lien que tu fais avec
Amélie Poulain : elles ont le même but, en effet, rendre les gens heureux, mais
certainement pas la même personnalité : j'ai le souvenir d'une Amélie très
introvertie, timide et passant inaperçue. Ca ne les empêche pas d'être
touchantes toutes les deux car tournées vers la vie et vers les autres... Un
film drôle, captivant...( et l'avion... qui est passé très bas au-dessus de
Rezé ne nous a pas inquiété tant que cela finalement... )... Merci Alain,
Michèle et tous les autres pour les échanges qui ont suivis...
Michèle
Moi, je ne pense pas qu'elle ait envie de rendre tout le
monde heureux; elle est interloquée... mais elle est ce qu'elle est et ça passe
ou ça casse ! et c'est ça que j'aime bien en elle entre autres, sa douce,
rieuse et rêveuse radicalité...
Alain
Moi moi d'abord ce que j'aime c'est le fait qu'elle est
toujours en situation de création. Elle habite le monde en poète. rêveuse oui !
qui vit le monde en éveillée. Radicale par-là, elle institue en faisant bouger;
et elle fait bouger en imitant, en poussant au bout la logique de l'autre, en
quelques mots. C'est un maître trublion zen.
Hélène
Absolument, et moi je reprendrais bien une tranche de Poppy
: sa détermination à aimer la vie dans ce qu'elle a de meilleur et à la faire
aimer (en dépassant ses peurs, doutes, colères...) et en étant, en même temps,
parfaitement consciente de ce qu'elle a de dur et de compliqué (aucun optimisme
béat ici) donne la banane et envie de regarder le monde autrement. Merci pour
le petit coup de pouce cinématographique !
Danièle
Oui Alain, elle est rêveuse et créative. La création quelle
qu'elle soit est une voie pour oublier... Bon il y a de grands peintres, grands
écrivains mal dans leurs peaux, mais inventer sa vie, accepter les aléas...sans
bien sur les oublier, c'est aller vers une belle sérénité.. Pas forcément la
méthode Coué..
Sa bonne humeur n'est pas arrogante, hormis avec
Scott...mais chacun pourra penser qu'il mérite un peu cet électrochoc. Il est
ce genre de personne à laquelle on n'ose plus dire .. comment cela va?
Critiques presse et spectateurs
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