Harvey milk
Réalisé par Gus Van Sant
Avec Sean Penn
Genre Biographie , Drame
Durée : 02h07 Année 2008
Oscar du Meilleur acteur pour Sean Penn
et meilleur scénario pour Dustin Lance Black .
7 prix et 17 nominations
Résumé :
Le film retrace les huit dernières années de la vie d'Harvey
Milk. Dans les années 70, il fut le premier homme politique américain
ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco en
Californie. Son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés
homosexuelles lui coûta la vie. Son action a changé les mentalités, et son
engagement a changé l'histoire.
Autour du film :
Commentaires après débat sur le film :
Martine :
Un film très fort sur Harvey Milk.Vie professionnelle solide
et conformiste, hédoniste charmeur, cachant son homosexualité jusqu'à ses 40
ans, le film montre son évolution personnelle, il se revéle homme de conviction
et de Vérité, en assumant son homosexualité au grand jour, et en quittant sa
vie confortable.
Juste avant son assasinat et sa victoire en politique, il
reconnait ses sentiments profonds et réciproques pour un ami. Sans relâche , il
a fait reconnaitre les droits des homosexuels dans une Amérique encore
puritaine sous influence des lobbys. Cette émancipation et cette Libération il
la souhaite à tous les "nous autres" différents, guettés par le bras
vengeur d'un ange exterminateur, à l'image de Dan, l'assassin d'Harvey.
Au prochain mercredi
Alain
Merci Martine.
J'ai encore l'image de la prestation de Sean Penn. Qui
incarne le personnage.
J’essaierai toutefois de passer un bout du documentaire sur
le Harvey Milk réel tout aussi extraordinaire que le film de Gus van Sant.
J'ai aimé les échanges. Il nous a manqué 20 minutes pour les
parfaire car il y avait de la matière. On n'oubliera pas qu'avec les juifs, les
homos et les roms ont été les victimes de l'extermination systématiques des
nazis. Ce qui rend insupportable la façon dont les roms ont été de nouveau
stigmatisés dernièrement pour satisfaire un électorat qui vote à l'extrême.
C'est criminel et impardonnable. Les roms doivent lutter autant pour leur vie
que les homos comme ils le disent dans ce film. Quelque part les arguments
anti-homos dont nous donne quelques perles lors des débats télévisés dans le
film, sont identiques à ceux des arguments anti étrangers. Les deux se reposent
sur la question de l'identité. L'identité en tant que norme plutôt qu'en tant
qu'énigme, ouverture partagée avec l'autre justement.
J'ai aimé ta première remarque sur le "cru" des
rapports entre ces hommes - que j'ai remise en perspective sans nier ton
sentiment. Cela m'a offert l'occasion de te connaître un peu plus,et de me
rapprocher de toi. (Ce sentiment de "décontenancement" je l'ai eu
aussi mais d'une autre façon, ce qui m'a permis de le relativiser aussi. Le
fond du problème c'est d'accepter d'être dérangé dans ses habitudes, d'en
saisir la chance.
Michèle
Quel film !!!! J'ai autant apprécié l'esthétisme que la
façon de traiter le sujet ; tout en nuances. On passe du rire à l'émotion, la
colère et l'empathie. On se pose la question de l'engagement et des luttes qui
jamais ne doivent être abandonnées. Ce qui me stupéfie toujours c'est que rien
n'est jamais acquis. Vigilance perpétuelle; en tout. Particulièrement bluffée
par le jeu de Sean Penn.
Un constat que l'on connaît déjà mais qu'il est peut-être de
bon aloi de répéter : Accepter une injustice ou une forme d'intolérance ; c'est
toutes les accepter.
J'ai aimé que cet homme fasse avancer la reconnaissance des
homosexuels et parte à la conquête de leurs droits fondamentaux en pratiquant
la non-violence ; cela me touche particulièrement.
C'était un clown aussi, ce qu'il m'a fait rire ! Et un
habile rusé, comprenant vite le jeu du théâtre politique, un opportuniste qui
savait tourner les événements en faveur des idées qu'il défendait. Fort et
fragile à la fois.
Sempiternelle question : qu'est-ce qui fait que certains
soient à ce point animés pour consacrer leur vie à faire évoluer la société ?
Qu'est-ce qu'un meneur ?
La colère ou la révolte ne peuvent pas être les seules
raisons.
Sensible depuis longtemps à la reconnaissance des
différences d'orientation ; sensible au fait que nous nous sommes tous un jour
au l'autre demandé de quel " bord" nous sommes ; j'ai envie de
plagier ce matin et clamer ; nous sommes tous des homosexuels !!!!
Excessive moi !!! Jamais !!!
C'était bien de vous revoir, vous m'aviez manqué la séance
précédente
La belette aux pieds nickelés
La Sagesse de l'image :
Pour dire que toutes les questions que se posent Michèle
sont intéressantes et très justes.
Je réponds à une de tes questions qu'est-ce qu'un meneur :
un meneur est un autre nous-même. Qui ose être celui qu'il est. Ce en quoi cela
marche et nous le suivons. Non pas pour l'idée de lui qu'il a mais parce qu'à
partir de son affirmation nous pouvons nous affirmer nous aussi. C'est le
contraire de la soumission à une idée, c'est la liberté. Il y a une valeur
universelle de la liberté, et une valeur incarnée. Qui a besoin de nos incarnations.
Le meneur c'est celui qui est sur le fil de l'acte. Et cet
acte n'a besoin d'aucun effort : que d'oser. Ce qui est bon est libre et ce qui
est libre est bon.
A quoi il faudrait rajouter ceci : qu'en aucun cas le meneur
ne construit d’Église et ne contribue à ce qu'on érige sa figure en mythe. On
peut citer de nombreux cas... Il y a cette phrase dans le Zarathoustra :
oubliez moi et vous me retrouverez. Mais Nietzsche qui était à sa manière un
clown cosmique, a pris de la distance par rapport à son personnage conceptuel .
La question de l'imitation est au cœur de sa théorie, c'e"st une lise en
abîme au sens où c'est dans l'imitation que l'on révèle la vérité de ce qu'on
imite et qu'on s'en distancie. C'est ce que fait Milk sur le plateau de télévision
: il ne s'oppose pas à la logique de l'autre : acceptant de dialoguer avec
elle, il ne lui fait la leçon, il la tourne en ridicule en poursuivant jusqu'au
bout la logique du fondamentaliste qui se démontre absurde et comique aux yeux
de tous.
Alain
Milk était déjà juif homosexu, et nous des roms :
"Ils viennent du fond des temps, allant et puis
revenant
Les tzi, les tzi, les Tziganes, les Tziganes
Ce sont nos parents anciens, les Indo-Européens
Les tzi, les tzi, les Tziganes, les Tziganes.../..
(Léo Ferré )
Michèle :
Merci pour Léo Ferré; purée ça donne envie de le réécouter
!!!
La valse des commentaires : pendant que j'écrivais le mien,
Martine publiait. Si j'avais lu le sien, le mien aurait été peut-être
différent. Influences.... non néfastes.... Liberté de rebondir sur la parole de
l'autre. Se retrouver en partie de ses pensées etc...
Haute voltige ; mais résumé très résumé les méandres de mes
rapides pensées en zig zag : ça rejoint une partie de ce que tu dis au sujet de
ce qu'est un meneur et en évoquant Nietzsche quant à la question de
l'imitation.. Oui, c'est du grand écart mais j'aime bien être funambule...