Elle s'appelle Jeanne, en 6 lettres.
Elle vient de nous écrire par delà l'océan
Je me souviens de "La carte postale" de Jacques Derrida ce philosophe français, d'entre deux rives.
De ce livre où il parle de correspondance. Et de la faveur de la rencontre. Celle que les vieux grecs apellaient Kairos : le moment favorable. Qu'il faut savoir attendre - ou savoir provoquer.
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Je me souviens du film "Le cerf-volant du bout du monde"
lui aussi du rivage de nos enfances. Dans ce film la lettre d'un enfant inconnu de la Chine lointaine est attachée en idéogrammes dans la queue d'un objet volant de papier avec un joli dessin.
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d'un enfant qui braillait dans les années 20.
Les années 1920.
Cet enfant est encore vivant.
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Mais cette fois de l'anneé 2020, qui n'est pas là et vers lesquel nous nous tendons,
comme lorsqu'on écrit une lettre.
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Je me souviens que le 1ier Août de cette année
nous passons au ciné-club "Soleil vert"
un film de Richard Fleisher de 1973,
Mais dont l'action se situe justement en 2020.
Dans un monde sinistré.
Et je me dis qu'il ya des ponts,
d'un côté à l'autre de l'océan
d'un côté à l'autre du temps
de la réalité, au roman.
Que les lettres aux premiers chefs sont des passerelles, fines et pourtant substantielles et sûres.
Quelles sont faites pour nous les lettres, pour être, - pour être, les lettres, chevauchées..
qu'elles nous emportent au loin.
Et nous ramènent au plus proche, au plus secret au plus intime.
De cette intimité qui nous rapproche nous les vivants d'un monde commun et partagé.
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Mais les films et leurs personnages aussi
comme Bastien de L'histoire sans fin.
De ce livre et ce film qui n'ont l'air de rien
J'aimerai tant que nous nous réunissions
pour faire cercle : Du livre au film
De La lettre à la lettre : un seul signifiant pour deux signifiés
sont-ils si diférents ?
sont-ils si diférents ?
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Dés lors qu'il sont envoyés dans un ciel inconnu et vaste.
Dés lors qu'il sont envoyés dans un ciel inconnu et vaste.
Celui des humains a la forme d'un navire, dont on devine vaguement des contours.
Le soleil de nos rencontres efface la brume de nos connaissances.
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Je suis content de vous annoncer que je viens de répondre pour intervenir au colloque de l'université d'Arras sur le thème : "la lettre au cinéma".
Le titre choisi pour mon intervention : "L'image au lieu de l'être".
Je dédie cette lettre au loup et à la louve de Nantes
Qui errent dans les douves du chateau aux portes fermées
aussi désespérés et espérants.
(que ce chat peint sur un mur de Récife)
Esperants oui ! De s'échapper vers le chemin étoilé de leurs steppes.
L'image fige t-elle le mouvement, ou bien est-elle un segment necessaire de notre devenir ?
A.A